Ce court métrage d’animation produit par la société rennaise a été réalisé par le Breton, Bruno Collet. ” Moi, je crois à mon film, raconte ce Briochin d’origine, ça fait six mois qu’on écume les festivals et on a déjà raflé une quarantaine de prix (dont trois prix au prestigieux festival du film d’animation d’Annecy, en Corée du Sud, au Brésil… NDLR). Donc je n’étais pas trop surpris.” Une surprise en revanche pour les producteurs, qui faute de moyens, ne s’étaient pas livrés au travail de lobbying habituel auprès de l’académie des Oscars.
Un univers qui se délite
” C’est le sujet, la maladie d’Alzheimer, qui explique le succès du film, avance le réalisateur. Autour de moi, les gens sont touchés et puis, je tenais à parler des aidants.” L’histoire de ce peintre, qui perd à la fois la mémoire et la perception de réel, s’est imposé à l’artiste en découvrant les œuvres de William Utermolhen. Atteint de la maladie d’Alzheimer, ce peintre états-unien a peint des autoportraits au cours de sa maladie. ” On voit dans ses autoportraits la perception qu’il a de lui-même évoluer à mesure que la maladie gagne du terrain. Les toiles sont de plus en plus vives, composées d’aplats de couleurs pures. Puis à la fin de sa vie, il est passé au noir et blanc, sans traits, car il n’arrivait plus à se confronter à son propre regard, “ analyse Bruno Collet. Dans ce film, le spectateur se retrouve dans la tête du malade, face à un univers qui se délite et s’approche peu à peu du fantastique.
Neuf mois de travail en stop motion
Il aura fallu neuf mois pour fabriquer ce court métrage de douze minutes dans les locaux de Vivement Lundi ! à Rennes. Ancien sculpteur, le réalisateur a adopté la technique du stop motion, c’est à dire en filmant image par image des figurines animées. ” Ce genre de production coûte cher et il faut entre un et deux ans pour trouver le financement. Une quarantaine personnes a travaillé sur le film,” précise-t-il.